Choc anaphylactique
Résumé
L’anaphylaxie ou réaction anaphylactique est un terme réservé à une réaction grave d’hypersensibilité immédiate, allergique ou non allergique. Elle se définit par la combinaison de signes et symptômes atteignant au moins deux organes. La présence d’une chute tensionnelle définit le choc anaphylactique. Les étiologies sont nombreuses, les médicaments étant la principale cause. L’utilisation plus fréquente actuellement de certains d’entre eux, notamment céphalosporines, quinolones et bleu patenté, est responsable de l’émergence de cas à ces médicaments. L’anaphylaxie alimentaire sévère est quant à elle en progression importante avec là aussi l’apparition de nouvelles causes telles que les laits de chèvre et brebis. L’enquête allergologique est indispensable, à la recherche minutieuse des circonstances d’apparition du choc. Dans les chocs peropératoires, les dosages d’histaminémie et tryptasémie peuvent démontrer, a posteriori, la dégranulation des basophiles et mastocytes. Alors que les modèles animaux d’anaphylaxie passive à IgE ou IgG1 ont clairement montré la responsabilité de l’activation de ces cellules dans l’induction du choc anaphylactique, de nouveaux mécanismes physiopathologiques sont en cours d’investigation. La Société Française d’Anesthésie et Réanimation vient de mettre à jour la stratégie de prise en charge du choc anaphylactique.
L’adrénaline reste le traitement clé. La prévention passe par un diagnostic de certitude.
1. Définition
Le choc anaphylactique est un trouble hémodynamique grave, résultant le plus souvent de l’activation des IgE présentes sur les basophiles et les mastocytes. Plus rarement, le
choc peut ne pas procéder selon un mécanisme immunologique, mais être d’aspect clinique et de traitement identiques (on parlait autrefois de « choc anaphylactoïde »). C’est une urgence médicale. L’efficacité du traitement dépend de sa reconnaissance rapide et de l’injection immédiate d’adrénaline, associée aux mesures de remplissage vasculaire. Les autres thérapeutiques (antihistaminiques, glucocorticoïdes) ne sont pas des médicaments d’urgence. Les étiologies sont nombreuses dominées par les réactions médicamenteuses, les aliments, les venins, le latex. L’enquête allergologique est indispensable, permettant de mettre en place les mesures de prévention des récidives. Ce n’est que récemment que des progrès dans la compréhension de ce choc ont été faits.
Cet article passe en revue les différents aspects, notamment les plus récents, du choc anaphylactique.